Baie-Comeau, le 21 mai 2025 – Le Cégep de Baie-Comeau dénonce avec vigueur la révision du décret encadrant la réception et le traitement des demandes de Certificat d’acceptation du Québec (CAQ) pour étudiants étrangers. Bien que l’établissement reconnaisse que l’appareil gouvernemental a fait un pas en rehaussant son nombre d’autorisations pour les diplômes d’études collégiales (DEC) de 100 à 113, ce nombre demeure largement insuffisant pour lui permettre d’accomplir pleinement son rôle d’acteur économique et social dans sa communauté. Cette décision traduit un manque flagrant de considération envers les besoins des établissements d’enseignement en région et compromet directement leur développement.
Rappel des faits :
- Le 19 février 2025, le Cégep de Baie-Comeau a appris qu’il disposerait de seulement 100 CAQ pour la période de février 2025 à février 2026, période qui touche deux cycles de recrutement à l’international.
- Le Cégep a dénoncé, par des lettres officielles adressées à la ministre de l’Enseignement supérieur, au ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, à la ministre responsable de la région de la Côte-Nord, au député de René-Lévesque et à la directrice générale de l’accessibilité et de la réussite au sein du ministère de l’Enseignement supérieur, cette décision qui restreint sa capacité d’action.
- À l’entrée en vigueur du décret, le Cégep de Baie-Comeau estimait que 20 demandes de CAQ avaient déjà été déposées pour l’automne 2025. Des 100 demandes de CAQ octroyées, on prédit que 40 demandes de renouvellement de CAQ seront effectuées par des étudiants pour compléter leurs études et que 48 nouvelles demandes seront effectuées pour la session d’automne 2025, ce qui laisse le Cégep dans une situation précaire avec une marge de manœuvre de seulement 12 CAQ jusqu’à la fin du mois de février 2026.
- Le Cégep a donc officiellement demandé au gouvernement de rehausser son nombre de CAQ et d’adapter les dates de mise en vigueur du décret afin de couvrir une seule année scolaire. Pour le rehaussement, la solution la plus évidente et sensée proposée par l’établissement était de retirer les demandes de renouvellement (40) de ce décret, d’autant plus que les étudiants en ses murs sont des personnes déjà bien intégrées et prêtes très prochainement à faire leur entrée sur le marché du travail.
En réponse à ces dénonciations, le Cégep a appris aujourd’hui, par le biais de la révision de ce décret, que son nombre de CAQ autorisé a été rehaussé de seulement 13, pour un total de 113. Un nombre largement insuffisant et qui place l’organisation dans une situation précaire. « Pour un cégep situé dans la seule région du Québec qui continue de se dévitaliser, la situation se veut plus qu’alarmante, car ce décret limite notre capacité d’actions et de développement. De plus, on craint un enjeu perceptuel et réputationnel, car les candidats qui feront une demande risquent de se river le nez à un refus. », exprime Manon Couturier, directrice générale du Cégep de Baie-Comeau.
Extrait de la lettre de dénonciation transmise le 25 mars 2025 à la ministre Déry, au ministre Roberge, à la ministre Champagne Jourdain et au député Yves Montigny :
Bien que le gouvernement ait exprimé le souhait de protéger les cégeps de région, notre établissement ne comprend pas pourquoi trois centres privés au collégial cumulent à eux seuls un quota total supérieur à celui octroyé aux 48 cégeps publics (12 625 versus 10 092). De plus, le réseau collégial privé, dans lequel des « dérapages » avaient été constatés par le gouvernement, s’est vu octroyer les deux tiers du nombre total de quotas pour le niveau collégial. Ce qui suscite de notre part de grands questionnements comme ce décret se veut contrer les initiatives marchandes des collèges privés. De plus, en rendant publique la liste du nombre de demandes disponibles par établissement, on vient amplifier la « marchandisation » des études supérieures (présenter une demande de sélection temporaire pour étudier au Québec | Gouvernement du Québec). Comment un petit cégep comme celui de Baie-Comeau, qui gère le recrutement international de façon rigoureuse et consciencieuse, peut-il être concurrentiel avec ses 100 demandes de CAQ contre un collège privé qui, à lui seul, en a plus de 6 000? L’étudiant international en processus de faire un choix d’établissement risque clairement d’investir ses énergies là où ses chances d’obtenir un CAQ sont les plus élevées. De notre point de vue, cette liste ne devrait pas être rendue publique.
Il importe également de rappeler que les cégeps doivent composer, depuis l’automne dernier, avec une série d’annonces et de mesures gouvernementales qui nuisent à leur attractivité auprès des candidats internationaux. Parmi celles-ci : la restriction de l’octroi des permis postdiplômes à certains domaines d’études jugés prioritaires, le gel d’embauche du personnel administratif ainsi que la limitation des seuils d’investissement autorisés. Ces décisions, cumulées au décret sur les CAQ, fragilisent considérablement l’image des établissements collégiaux publics du Québec sur la scène internationale.
Le Cégep réitère donc sa demande d’ajustement immédiat du décret, notamment par le retrait des renouvellements de CAQ du calcul du quota global, afin de rétablir une équité minimale entre les établissements. La Direction du Cégep de Baie-Comeau souhaite également des explications claires sur les critères ayant mené à une distribution aussi déséquilibrée des quotas. Le développement durable des régions, sa vitalité sociale et économique, passe par l’éducation. Il est temps que les décisions politiques en tiennent véritablement compte.
À propos du Cégep de Baie-Comeau
Par son approche distinctive, le Cégep de Baie-Comeau accompagne la personne dans sa réussite éducative et l’atteinte de son plein potentiel, stimule la recherche et l’innovation, en plus de contribuer au développement territorial. Ayant comme leitmotiv De loin, ton meilleur choix!, il met tout en œuvre pour offrir une expérience unique et dynamique aux étudiantes et étudiants de ses 15 programmes préuniversitaires et techniques, à sa clientèle de la formation continue ainsi qu’à son personnel qui y évolue professionnellement.
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Source :
Catherine Heppell
Conseillère aux communications – rayonnement et relations publiques
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