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Depuis 1990, le Québec reconnait les rectifications orthographiques (aussi appelées la nouvelle orthographe ou la graphie rectifiée) proposées par le Conseil supérieur de la langue française (en France), rectifications dont le but est de supprimer certaines anomalies, exceptions et irrégularités de l’orthographe française.
L’Office québécois de la langue française estime que nous vivons présentement une période de transition où les deux graphies, traditionnelle et rectifiée, doivent être acceptées, et aucune ne peut être considérée comme fautive.
L’Office suit l’évolution de l’accueil réservé aux rectifications dans la documentation ainsi que dans la société québécoise et la francophonie, et il les prend en considération dans ses travaux et dans les services qu’il offre au public. L’Office consigne les formes rectifiées comme variantes graphiques possibles de termes déjà en usage et habituellement orthographiés selon la graphie traditionnelle.
Le Cégep de Baie-Comeau tend à rédiger en nouvelle orthographe ses documents officiels internes et externes : plateformes numériques, rapport annuel, plan stratégique, plan de la réussite, politiques, règlements, communiqués externes et affichages de charges et de postes. Voici les raisons qui motivent ce choix :
- En tant qu’établissement d’enseignement supérieur à l’affut des nouvelles normes linguistiques, il tient à promouvoir une attitude d’ouverture à l’égard de l’orthographe rectifiée et à mettre sa communauté́ en garde contre une position de résistance basée sur des rumeurs populaires pas toujours fondées. Comme les deux graphies sont actuellement acceptées, il est important que notre communauté́ soit objective et bien renseignée.
- Au sein d’une entreprise, d’un organisme ou d’un ministère, le choix d’adopter les l’une ou l’autre des deux graphies doit être fait pour assurer l’uniformité dans ces documents officiels et externes. En effet, l’Office québécois de la langue française estime qu’il est souhaitable qu’une position claire quant à l’application ou non des rectifications orthographiques – ou de certaines d’entre elles – soit prise dans l’organisation, et que l’ensemble du personnel soit mis au courant de cette position.
Vitrine linguistique : BDL, « Rédaction épicène dans les statuts et règlements »
Position des autres autorités en matière de langue
Outre l’Office québécois de la langue française, le Conseil supérieur de la langue française (France), le Conseil supérieur de la Communauté française de Belgique et le Conseil international de la langue française sont favorables aux rectifications de l’orthographe.
Antidote : un outil pour tenir compte des rectifications orthographiques
Antidote recense l’ensemble des rectifications, et ce, pour son correcteur, ses dictionnaires et ses guides linguistiques.
En modifiant le réglage Rectifications de la langue d’Antidote, vous pourrez apprendre les termes rectifiés, car le logiciel signalera les formes traditionnelles comme des erreurs.
Il suffit :
- D’aller dans Réglages
- De sélectionner Langue
- De sélectionner Rectifications
- De sélectionner Imposer la nouvelle graphie
Vitrine linguistique : BDL, « Antidote 10 »
Logos et vignette de conformité à la nouvelle orthographe
Pour indiquer sur votre texte que celui-ci est conforme aux nouvelles règles, il existe des logos à télécharger et à inclure dans les documents. Ils ne sont pas soumis aux droits d’auteur : Logos de conformité
Vignette de conformité
La vignette de conformité est avant tout destinée aux éditeurs d’ouvrages traitant d’orthographe. Monochrome, elle permet d’indiquer un cas (règle, remarque) en nouvelle orthographe. Il est donc préférable pour les documents institutionnels d’utiliser les logos au lieu de la vignette.
Résumé des règles de rectifications orthographiques
- Les numéraux composés sont systématiquement reliés par des traits d’union.
- Exemples : vingt-et-un, deux-cents, trente-et-unième.
- Les noms composés du type pèse-lettre (verbe + nom) ou sans-abri (préposition + nom), le second élément prend la marque du pluriel seulement et toujours lorsque le mot est au pluriel.
- Exemples : un compte-goutte, des compte-gouttes; un après-midi, des après-midis.
- On emploie l’accent grave (plutôt que l’accent aigu) dans un certain nombre de mots (pour régulariser leur orthographe), et au futur et au conditionnel des verbes qui se conjuguent sur le modèle de céder.
- Exemples: évènement, règlementaire, je cèderai, ils règleraient.
- L’accent circonflexe disparait sur i et u. On le maintient néanmoins dans les terminaisons verbales du passé simple, du subjonctif et dans cinq cas d’ambigüité.
- Exemples: aout, cout; entrainer, maitrise; paraitre, il parait.
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Les verbes en -eler ou -eter se conjuguent sur le modèle de peler ou de acheter. Les dérivés en -ment suivent les verbes correspondants.
Font exception à cette règle appeler, jeter et leurs composés (y compris interpeler).
- Exemples: j’amoncèle, amoncèlement, tu époussèteras.
- Les mots empruntés forment leur pluriel de la même manière que les mots français et sont accentués conformément aux règles qui s’appliquent aux mots français.
- Exemples: des matchs, leadeur, révolver.
- La soudure s’impose dans un certain nombre de mots, en particulier dans les mots composés de contr(e)- et entr(e)-, dans les mots composés de extra-, infra-, intra-, ultra-, dans les mots composés avec des éléments « savants » et dans les onomatopées et dans les mots d’origine étrangère.
- Exemples : contrappel, entretemps, extraterrestre, tictac, weekend, portemonnaie.
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Les mots anciennement en -olle et les verbes anciennement en -otter s’écrivent avec une consonne simple. Les dérivés du verbe ont aussi une consonne simple.
Font exception à cette règle colle, folle, molle et les mots de la même famille qu’un nom en -otte (comme botter, de botte).
- Exemples : corole, frisoter, frisotis
- Le tréma est déplacé sur la lettre u prononcée dans les suites -güe- et -güi-, et est ajouté dans quelques mots.
- Exemples : aigüe, ambigüe; ambigüité; argüer.
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Les verbes en -eler ou -eter se conjuguent sur le modèle de peler ou de acheter. Les dérivés en -ment suivent les verbes correspondants.
Font exception à cette règle appeler, jeter et leurs composés (y compris interpeler).
- Exemples : j’amoncèle, amoncèlement, tu époussèteras.
- Certaines anomalies sont supprimées.
- Exemples : asséner, assoir, charriot, joailler, relai.
- Si deux variantes coexistent, on choisit la plus française ou la plus régulière.
- Exemples : iglou, acuponcture, fiord, kirch.
Vous pouvez consulter la liste dans l’article Liste alphabétique de mots rectifiés.