Des lignes directrices pour une communication plus inclusive

Table des matières

Le Cégep de Baie-Comeau valorise la bienveillance et l’inclusion.

Pour des écrits plus représentatifs des personnes auxquelles on s’adresse ou dont il est question, il convient, lorsque cela s’y prête, de recourir à des appellations au masculin et au féminin. D’autres procédés peuvent aussi être mis à profit pour qu’un texte ne soit pas rédigé exclusivement au masculin générique.

Pour en connaitre davantage :
Vitrine linguistique : BDL,  « Questions fréquentes sur la féminisation »
Lien pour parfaire ses connaissances : Autoformation en ligne sur la rédaction épicène

Définitions importantes

Rédaction épicène

La rédaction épicène est une pratique d’écriture qui vise à assurer un équilibre dans la représentation des hommes et des femmes dans les textes. Elle utilise, lorsqu’il est question de personnes, des désignations féminines et masculines coordonnées (par exemple les lectrices et les lecteurs), la formulation neutre (notamment par l’emploi de tournures épicènes ou de noms collectifs, par exemple le lectorat) et, avec parcimonie, le masculin générique.

Formulation neutre

La formulation neutre est l’ensemble des procédés de rédaction qui privilégient les termes ou les tournures qui ne comportent pas de marques de genre relatives à des personnes. Elle permet de désigner aussi bien un homme qu’une femme en employant notamment des tournures épicènes (dans l’adjectif charitable, par exemple, en comparaison de généreux et de généreuse, le genre grammatical n’est pas visible) ou de désigner des groupes mixtes avec les noms collectifs (comme le nom personnel, de genre grammatical masculin).

Rédaction non binaire

La rédaction dite non binaire est un style rédactionnel qui utilise notamment, pour désigner les personnes non binaires ou pour s’adresser à elles, la formulation neutre (des noms collectifs ou des tournures épicènes, par exemple).


L’Office ne conseille pas le recours aux néologismes comme le pronom de troisième personne iel ou le nom frœur en remplacement de frère/sœur que la rédaction non binaire emploie, en complément de la formulation neutre. Ces néologismes restent propres aux communautés de la diversité de genre.

Écriture inclusive

Le terme écriture inclusive peut revêtir des sens différents.


Au Canada, et plus particulièrement au Québec, écriture inclusive désigne souvent une rédaction qui fait elle aussi appel à la formulation neutre (notamment par l’emploi de noms collectifs ou de tournures épicènes). L’écriture inclusive cherche à éviter les mots marqués en genre, lorsqu’il est question de personnes, sans toutefois faire appel à des néologismes, au contraire de la rédaction non binaire. Elle permet de s’adresser à des groupes diversifiés (pour que chaque membre s’y sente inclus), aux personnes dont on ignore le genre ou aux personnes non binaires.


En Europe francophone, et spécialement en France, le terme écriture inclusive renvoie à une pratique rédactionnelle qui vise un équilibre dans la représentation des hommes et des femmes dans les textes, notamment par l’emploi de la féminisation lexicale, de l’accord de proximité, des doublets et, plus particulièrement, des doublets abrégés.

Recommandation de l’Office en matière de rédaction épicène

Vous voulez connaitre la recommandation officielle de l’Office en matière de rédaction épicène? Consultez l’avis de recommandation.

Avis de recommandation

Conformément à l’article 116.1 de la Charte de la langue française, avis public est donné que l’Office québécois de la langue française, à sa séance du 14 juin 2018, a recommandé :

Féminisation des appellations de personnes

D’utiliser, pour désigner une femme :

À noter!
La formation du féminin par l’ajout du mot femme au nom masculin (par exemple, une femme médecin) n’est pas conseillée : il n’y a pas de symétrie entre la variante féminine et la variante masculine (qui n’est pas homme médecin). Il est toutefois possible, pour les appellations qui comportent déjà le mot homme, de remplacer ce dernier par femme (homme d’affairesfemme d’affaires).

Rédaction épicène


D’utiliser la rédaction épicène, notamment dans les textes de nature administrative tels que les offres d’emploi, les rapports annuels, les plans stratégiques, les déclarations de services, etc. Ce mode de rédaction peut être mis en application grâce aux procédés suivants qu’offre la langue :

À noter!
Le recours à une note explicative du type « Pour ne pas alourdir le texte, le masculin est utilisé comme générique et désigne donc aussi bien les femmes que les hommes. » n’est pas conseillé. En effet, ce type de note ne permet pas d’assurer une égale représentation des femmes et des hommes dans le texte.
Cet avis remplace l’avis de recommandation portant sur la féminisation des appellations de personnes et la rédaction épicène publié le 9 mai 2015.
Référence : Gazette officielle du Québec, 7 juillet 2018, 150e année, no 27, p. 418.

Stratégies pour une rédaction plus inclusive

Voici quelques exemples de stratégies à mobiliser pour une écriture inclusive facile et lisible, la meilleure approche étant de combiner les différentes stratégies.

Identifier les termes non inclusifs de votre texte à l’aide d’Antidote

Guide d’utilisation, « Antidote 10 »

Antidote facilite la rédaction inclusive en ciblant les noms et pronoms non inclusifs, et en proposant dans une infobulle des expressions inclusives. 

Le filtre d’inclusivité s’intéresse au vocabulaire des sphères publique et professionnelle, qui sont celles où une rédaction inclusive est le plus souvent requise, recommandée ou encouragée. N’y sont donc pas signalés les termes qui s’écartent de ces sphères, par exemple ceux appartenant à la sphère privée, à un niveau de langue familier, etc.

Il suffit : 

Privilégier la formulation neutre et la formation épicène

Lorsqu’on fait référence à des personnes dans un écrit et qu’on souhaite donner à celui-ci un caractère plus générique et inclusif, il convient de privilégier des formes non marquées en genre, c’est-à-dire sans alternance masculin/féminin. Les mots ainsi choisis désignent aussi bien les femmes que les hommes, ou encore les personnes dont on ignore le genre ou les personnes non binaires.

Exemples :

Exemple marqué en genre
Exemple de formulation neutre
Aucune offre ne pourra malheureusement être faite à la candidate ou au candidat qualifié pour ce poste.
Aucune offre ne pourra malheureusement être faite à la personne candidate apte à occuper ce poste.
Un mot de passe est remis à chacun des responsables.
Un mot de passe est remis à chaque responsable.
Nos chercheurs ne peuvent se passer de ces échanges scientifiques.
Nos spécialistes de la recherche ne peuvent se passer de ces échanges scientifiques.
Des médecins étrangers viennent s’installer à Baie-Comeau.
Des médecins d’origine étrangère viennent s’installer à Baie-Comeau.
Le Cégep de Baie-Comeau compte 120 employés.
Le Cégep de Baie-Comeau compte 120 personnes.
Les étudiants doivent remettre leur travail aujourd’hui.
La communauté étudiante doit remettre son travail aujourd’hui.
Les techniciens et les techniciennes qui désirent participer à cette activité doivent obtenir préalablement l’autorisation de la Direction.
Quiconque désire participer à cette activité doit obtenir préalablement l’autorisation de la Direction.
La Direction a convoqué tous les candidats et candidates pour une entrevue, mais plusieurs d’entre eux ne se sont pas présentés.
La Direction a convoqué tous les candidats et candidates pour une entrevue, mais plusieurs ne se sont pas présentés.
Les consultantes et consultants employés par des organismes internationaux bénéficient des mêmes droits.
Les consultantes et consultants au service des organismes internationaux bénéficient des mêmes droits.

Exemples de noms épicènes (noms collectifs ou neutres, noms de fonction ou d’unité administrative, etc.) :

Exemples de noms épicènes (noms collectifs ou neutres, noms de fonction ou d’unité administrative, etc.) :

Pronom vous

Parmi les pronoms personnels, la forme vous peut remplacer avantageusement des désignations de personnes. Son emploi sollicite également l’attention des lecteurs et des lectrices, puisque l’on s’adresse directement à eux.

Exemple d’emploi du pronom épicène vous :

Emploi de formes variables
Emploi de pronoms épicènes
Le conducteur doit éteindre son téléphone avant de partir. S’il doit absolument s’en servir sur la route, il peut demander à une autre personne de répondre à sa place ou de faire elle-même l’appel.
Vous devez éteindre votre téléphone avant de partir. Si vous devez absolument vous en servir sur la route, vous pouvez demander à une autre personne de répondre à votre place ou de faire elle-même l’appel.
Pour en connaitre davantage :
Utiliser les doublets

On appelle doublet l’ensemble constitué de la forme masculine d’un mot ainsi que de la forme féminine correspondante, coordonnées par et ou par ou. Généralement, le doublet est composé d’appellations de personnes, comme dans les chercheuses et les chercheurs, mais on parlera aussi de doublet dans le cas de pronoms (celle ou celui), d’adjectifs (heureux et heureuses) ou de déterminants (un ou une).

Pour en connaitre davantage :
Vitrine linguistique : BDL, « Qu’est-ce qu’un doublet? »

Doublet de noms

Dans un doublet de noms, il faut inclure les deux déterminants lorsque ceux-ci diffèrent au masculin et au féminin.

Exemples :

Quand le déterminant pluriel a la même forme au masculin et au féminin, on peut omettre celui du second nom. Cette façon de faire crée un lien plus étroit entre les deux noms et met en évidence l’unité du groupe.

Exemples :

Doublet de pronoms

Le doublet peut également être formé de deux pronoms.

Exemples :

Figement de certains doublets

On observe que certains doublets sont entrés dans l’usage et sont en voie d’être figés : Québécois et QuébécoisesCanadiens et Canadiennescitoyens et citoyennes, de même que ceux et celles et tous et toutes.

Ce figement s’explique par le fait que ces doublets sont utilisés fréquemment dans le discours oral ou écrit, notamment comme formule d’appel, pour interpeler l’ensemble des personnes auxquelles on s’adresse.

Ordre des éléments dans le doublet

L’ordre des noms qui forment le doublet est libre. Cependant, par souci d’uniformité, nous recommandons de privilégier l’ordre féminin-masculin, sauf lorsqu’un adjectif précède. Dans le doublet, chaque nom de forme simple doit être accompagné de son déterminant et, s’il y a lieu, de son adjectif.

Si le contexte est clair, on peut ne pas répéter l’adjectif s’il a une forme semblable au masculin et au féminin, à condition bien sûr que l’adjectif ne fasse pas partie d’un nom composé.

Exemples :

Dans certains contextes, adopter un ordre fixe, que ce soit masculin-féminin ou féminin-masculin, peut s’imposer pour une présentation uniforme, par exemple dans les offres d’emploi ou les formulaires. La même règle s’applique pour les doublets de déterminants (le ou la gestionnairela ou le cadre) et pour les doublets de pronoms.

On peut aussi introduire une variation dans cet ordre afin d’éviter que le doublet prenne une allure trop figée. Certaines personnes adoptent quant à elles l’ordre alphabétique. L’Université a mis ces brochures à la disposition des étudiantes et (des) étudiants afin de mieux les informer.

Exemples :

Lorsqu’un adjectif ou un participe passé se rapporte au doublet, d’autres règles s’appliquent. À ce sujet, voir l’article Accord de l’adjectif se rapportant à un doublet.

Emploi facultatif des doublets

Soulignons que, dans les énumérations, l’emploi des doublets peut sembler lourd; l’emploi avec parcimonie du masculin générique pourrait alors être une solution. Il convient cependant d’essayer de maintenir, si possible, une présence du féminin dans le reste du texte.

Recours déconseillé à l’alternance

Le recours, en alternance, à des formes masculines et à des formes féminines n’est pas conseillé, car le genre féminin n’a pas de valeur générique en français.

Ainsi, dans la phrase Pensez à inviter tous vos collègues : les conseillers, les enseignantes, les techniciens et les directrices, on peut penser que les enseignants et les directeurs sont exclus ou qu’il n’y en a pas dans l’établissement.

Doublets abrégés : les signes à privilégier

Les textes suivis offrent suffisamment d’espace pour qu’on y utilise les doublets complets. L’emploi de ces derniers est donc recommandé. Toutefois, la rédaction épicène est souvent mise de côté au profit du masculin générique dans les contextes où l’espace est restreint (par exemple dans les tableaux, les formulaires, les publications sur des plateformes de microblogage) ainsi que dans les écrits de style télégraphique.

Par conséquent, l’Office québécois de la langue française juge que l’emploi des doublets abrégés est une option acceptable, mais seulement dans ces types de contextes où l’espace est restreint.

Par souci d’uniformité, l’emploi des parenthèses est recommandé pour former le doublet abrégé. Ces signes doubles sont ceux dont l’utilisation est susceptible d’entrainer.

Pour en connaitre davantage :
Vitrine linguistique : BDL, « Qu’est-ce qu’un doublet abrégé », et « Exemples de doublets abrégés »
À noter!
L’emploi du point médian, de la barre oblique et de la majuscule n’est pas retenu par l’Office en raison des problèmes que leur emploi pose. On lui reproche d’être difficile à lire pour certaines personnes, entre autres les personnes dyslexiques, celles dont la langue maternelle n’est pas le français ou encore celles ayant recours à une application d’assistance de lecture.
Bien que le point médian gagne en popularité dans l’usage et que les arguments se multiplient pour son adoption, le Cégep de Baie-Comeau suit la recommandation de l’Office de la langue française qui est d’utiliser les parenthèses pour former le doublet abrégé, et ce, seulement lorsque l’espace ne permet pas d’écrire le doublet complet.  

Exemples :

À noter!
Pour marquer la nécessité de remplacer la finale masculine par la finale féminine, dans les cas d’alternance, le trait d’union insécable est nécessaire. Il précèdera alors le suffixe féminin.

Le doublet à l’oral

Lorsqu’un doublet est formé de deux noms identiques à l’oral, mais différents à l’écrit (par exemple, les employés et les employéesles professionnelles et les professionnels), il faut éviter de prononcer, en détachant la syllabe, le e muet de la finale de l’appellation au féminin.

Par exemple, on ne prononce pas le e de employée ni le le de professionnelle.

Par ailleurs, il faut prononcer les deux appellations si elles diffèrent à l’écrit : par exemple, le professeur ou la professeure, et non *le ou la professeure.

Désigner les personnes non binaires

En français, l’identité de genre des personnes et le genre grammatical, féminin ou masculin, sont étroitement associés. Toutefois, on constate chez certaines personnes non binaires, qui situent leur identité de genre hors de la classification binaire masculin/féminin, un besoin d’adapter la langue à leur réalité.

Chez ces personnes, ce besoin s’exprime entre autres dans des pratiques d’écriture, dont l’utilisation de néologismes qui ne sont ni masculins ni féminins (comme iel au lieu de il ou ellefrœur en remplacement de frère/sœur). Ces usages restent propres aux communautés de la diversité de genre. L’Office ne conseille pas le recours à ces pratiques rédactionnelles. Aucun changement général concernant la distinction grammaticale masculin/féminin en français ne se profile à l’horizon.

L’Office continue de promouvoir la généralisation de la rédaction épicène, un style rédactionnel qui fait notamment appel aux doublets d’appellations de personnes au masculin et au féminin et aux formulations neutres.

Pour en connaitre davantage :
Vitrine linguistique : BDL, « Désigner les personnes non binaires »
Proposition de l’Office québécois de la langue française

Dans les cas où l’on s’adresse à une ou à plusieurs personnes non binaires ou qu’on les désigne spécifiquement, l’Office propose, dans la mesure du possible, d’omettre les marques de genre et les titres de civilité féminins et masculins comme madame et monsieur. La langue française est riche et elle permet déjà l’emploi de formulations inclusives dans une approche personnalisée.

Exemples :

Dans les communications du Cégep, en général, on évitera les procédés exploratoires (néologismes, points médians et nouvelles terminaisons). En effet, comme ces procédés sont peu connus du grand public, ils peuvent nuire à la clarté. Leur intégration à la langue française devra donc se faire progressivement et seul le temps permettra de déterminer lesquels passeront dans l’usage. Le Cégep demeure à l’affut de l’évolution de leur usage dans la langue française.

Toutefois, il est envisageable d’utiliser ces procédés dans les cas suivants pour manifester son ouverture aux réalités des personnes concernées :

Rédaction épicène dans les statuts et règlements

Les statuts et règlements, qui prennent habituellement la forme d’articles, définissent la structure et le fonctionnement d’une association de personnes ayant des points communs (profession, travail, loisir, centre d’intérêt, etc.). Ils doivent être rédigés de façon épicène.

Consultez le lien inscrit ci-dessus, pour obtenir des exemples d’écriture épicène :

Pour en connaitre davantage :
Vitrine linguistique : BDL, « Rédaction épicène dans les statuts et règlements »

Le français au collégial

Pour information

Julie Maltais

Julie Maltais

Conseillère pédagogique à la maitrise de la langue française

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